ϟ ft. ian.
Tu t’es endormie si vite. Au final, tu l’étais réellement, épuisée. Tu avais besoin de sommeil. Et puis, tu t’étais sentie en sécurité. Tu n’avais pas eu une seule pensée parasite en fermant les yeux. Pas de crainte de voir quelqu’un se glisser jusqu’à toi pour profiter de ton corps. Tu étais au chaud. Tu t’étais blottie tout contre cet oreiller à l’odeur étrangement familière et apaisante. Tu avais dormi de longues heures et tu t’étais éveillée par toi-même, un peu avant l’aube. L’idée de sortir s’était imposée à toi … tu voulais commencer à faire les choses par toi-même. Tu savais que tu allais devoir te débrouiller seule, comme une grande à partir de maintenant. Alors tu t’étais levée du lit, tu avais retiré le haut avec lequel tu avais dormi avant de te mettre à fouiner dans l’armoire. Ce n’était … pas correct. Tu t’excuserais. Encore. Mais tu avais besoin de t’habiller, tu ne pouvais pas sortir comme ça.
Tu avais trouvé plutôt facilement. Une chemise. Un pantalon que tu t’es débrouillée pour ajuster à ta taille. Tu as quitté la chambre, en silence, tu es descendu. L’escalier a grincé et tu as tendu l’oreille un instant avant de continuer, et de rejoindre la cuisine. Tu y as trouvé l’assiette. Et un sourire est venu égayer ton visage tandis que tes doigts passaient sur les lettres dessinées sur le papier. C’était si gentil, si adorable. Tu avais emballé ça, tu l’avais pris avec toi, tu avais ensuite enfilé tes bottes, les tiennes. Elles étaient encore un peu boueuses mais ce n’était pas si grave. Pour finir, tu t’étais glissée hors de la maison, toujours en silence. Pas besoin de mettre un mot, tu espérais être de retour très vite, tu ne comptais pas fuir, loin de là. Disons, que tu ne voulais pas être poids. Et même si tu n’avais pas d’argent … il y avait toujours ce bracelet fin que tu avais oublié d’enlever et que tu pourrais revendre contre quelques pièces, quand bien même il valait une fortune. Si tu trouvais un marché … tu pourrais tenter de te mettre à la cuisine, pourquoi pas ? Tu avais quelques notions, après tout. Apprises dans les livres, évidemment.
Tes yeux s’étaient posés sur le cheval … tu étais plutôt bonne cavalière. Tu avais hésité un instant, avant de te dire que ce serait encore plus rapide comme ça. Tu le ramènerais, lui aussi. Alors, tu t’étais mise en selle. Et tu t’étais éloignée de cette maison, pensant y revenir dans quelques petites heures, à peine.
Si tout se passait correctement…