Quel est ton rêve le plus cher ?
J'aurais aimé voir une multitude d'étoiles à ses côtés. Avoir le temps de le côtoyer plus longtemps. J'aurais aimé connaître son rêve pour qu'il soit le mien, mais cet amour s'est égaré au détour d'une forêt.
Mon rêve ? J'ai appris à survivre en oubliant de croire au lendemain.
Crains-tu les Titans ?
Il y a toujours cette sensation désagréable. Un sentiment à mi-chemin entre une chaleur insistante et une froideur mordante. C'est le conflit de l'adrénaline et de la peur. J'ai craint les titans une grande partie de ma vie, autant que j'ai appris à les affronter.
Comment vois-tu ta vie dans quinze ans ?
Terne. Probablement éteinte. Je ne crois pas avoir le luxe de voir les quinze prochaines années. Peut-être est-ce une façon de se suicider ? Peut-être est-ce que j'ai cherché à mourir sans même y penser. Inconsciemment. Cependant si je devais y répondre... J'espère que la vie sera plus simple, plus belle pour ceux qui auront la chance d'y être encore.
Que penses-tu du bataillon d'exploration ?
C'est une question intéressante dans mon cas. Sûrement. Je crois que le bataillon est une forme d'espoir vain et suicidaire, mais c'est parce qu'ils sont ainsi que j'aime être avec eux. C'est une manière d'être naïf, non ?.
Et de la Garnison et des Brigades Spéciales ?
Je ne saurais dire. Ils ne m'intéressent guère. J'apprécie le boulot fourni par la garnison qui entretient les murs, les dispositifs, qui erre dans les rues et discutent parfois avec les gens. J'aime cette ambiance légère que dégagent certains d'entre eux. Je leur trouve parfois un côté misérable, mais l'être l'humain l'est après tout. La brigade spéciale cependant... Je n'en pense rien. Simplement parce qu'ils ne me donnent pas envie de m'approcher. L'élite qui s'en vante, mais qui ne sert à rien. C'est si triste et pathétique quand on y pense..
Tu as des choses à nous raconter à ton sujet ?
Une solitude amère. C'est tout ce dont je me souviens dans un premier temps. Et puis il est arrivé. Ce visage blessé. Il était bien plus âgé que moi, mais je l'aimais. Je l'aimais pour la bravoure qu'il dégageait. Pour sa manière d'essayer de me rassurer. Il venait me voir à chaque fois qu'il rentrait et je me sentais soudainement moins seule. Sûrement parce que j'attendais quelqu'un ou bien... parce que quelqu'un m'attendait ? Je ne saurais dire.
Il y avait aussi cet ami d'enfance. Ceux que l'on connaît tous un jour. Il est devenu membre de la brigade spéciale il me semble. Nos chemins se sont écartés si aisément, si... simplement, mais je me souviens de nos longues après-midi au bord de l'eau, dans la forêt. Des gamins insouciants.