Tu ne supportais rien ces derniers temps, c’était aussi simple que ça. Oui. Tu étais susceptible, et même si tu l’avais toujours plus ou moins été, en ce moment, c’était tout simplement pire que tout. Evidemment, tu n’en étais pas venue à cette conclusion toute seule … on te l’avais fait remarquer. Une fois, deux fois, trois fois. Il avait bien fallu que tu te rendes à l’évidence, tu étais sur les nerfs depuis un bon moment déjà et clairement, avec ton caractère et ta tendance à rester sur les même choses et ton incapacité flagrante à juste passer à autre chose, ça n’allait pas en s’améliorant. Tu donnais l’impression de ruminer. Tu allais, tu venais. Tu ne tenais même pas en place. Rester à la maison à ne rien faire avait quelque chose d’agaçant, de stressant. Il y avait toujours des tas de choses qui venaient parasiter ta tranquillité. Bien entendu, il y avait cette discussion avec Alec … c’était en fait ton principal souci. Depuis qu’il avait parlé de juste « essayer » tu ne pouvais pas t’empêcher de te sentir en colère. Contre lui, oui. Contre toi, aussi. Tu te disais que peut-être, pour le coup, ta réaction avait été excessive … mais en même temps, après toutes ces années, n’était-ce pas totalement naturel et justifié ? Tu n’en savais rien. Tu avais fait comme si rien ne s’était passé lorsque tu l’avais revu, dans cette ruelle, avec Veronika et Ian. Tu avais bien noté que quelque chose clochait chez lui, cet accès de violence ne lui ressemblait pas. Mais tu n’avais rien dit, ou presque. Une remarque à peine, mais tu n’avais pas engager de discussion parce qu’en plus ce n’était ni l’endroit, ni le moment, et que le sujet de Ian, de son mariage prochain, de sa fiancée déjà mariée, de l’avis de recherche sur elle … tout ça avait rapidement occuper toute vos conversations et évidemment vos pensées. Ce n’était pas n’importe qui, c’était Ian. Il avait toujours été un bon ami, l’un des meilleurs, et te concernant, il était aussi un équipier depuis plusieurs années maintenant. Tu t’inquiétais … tu voulais simplement qu’il s’en sorte sans trop de mal si possible.

Malgré les protestations de maman, tu avais quitté la maison. Elle t’avait bien entendu rappelé le jour de la semaine, à sa voir dimanche, et l’heure matinale. Pourtant, tu t’étais contenté d’un baiser sur sa joue avant de partir pour rejoindre le QG. Là-bas, au moins, il y avait toujours quelques choses à faire en ce moment. Avec ces histoires de Titans qui apparaissaient mystérieusement au beau milieu des districts sans que personne ne voit rien venir, l’agitation était à son comble. Tu avais donc déposé Mousse à l’écurie, sans l’attacher, comme d’habitude. Tu lui t’étais assurée qu’il avait de l’eau pour quelques heures au moins, et un peu de nourriture, et puis tu t’étais tournée vers la sortie et … et tu l’avais vu. Un soupire s’était échappé de tes lèvres, tu l’avais observé un instant avant de comprendre ce qu’il était en train de faire et sans vraiment contrôler les choses, tu avais froncé les sourcils avant de faire quelques pas dans sa direction. « _ Alors ça y est. Tu fuis Karanes ? »

Tu avais l’impression que ça faisait une éternité que tu n’étais pas rentré chez toi. Après tout, ça faisait presque trois mois. Entre les incidents d’Odélia, de Karanes, tes sauts d’humeurs, ton histoire avec Karhlya. Tu n’avais pas réellement eu le temps de t’ennuyer, et le temps en trop que tu avais eu tu le passais en salle de sport à tenter une rééducation qui était encore un peu difficile. Mais ta visite chez le médecin la veille t’avais confirmé que tu pouvais de nouveau monter à cheval.
Tu pouvais donc rentrer à Stohess.

Même si la nouvelle était bonne, elle ne te réjouissait pas. Tu n’étais pas rassurée à l’idée de partir d’ici. Ian t’inquiétait, Jill aussi dans le même temps. Cette histoire, si tu la soutenais du plus profond de ton cœur, elle finirait mal. Tu ne la sentais pas. Mais tu ferais tout ce qui était en ton pouvoir pour que les choses se passent bien. Et puis, tu croyais en eux. Peut-être que tu étais juste trop prudent. Pessimiste. C’était bien un terme qui te désignait ces derniers temps. On ne pouvait pas dire que tu étais l’homme le plus souriant du QG.

Mais tu t’en fichais.
Le matin s’était levé et tu avais prévu ta journée pour retourner à Stohess. Un levé au petit matin, un petit-déjeuner solide. Tu t’étais fait affecter un cheval sur place, le tiens ayant été abandonné à Odélia. Ça te faisait de la peine mais, tu n’avais pris le temps de le dresser comme Karhlya avait pu dresser Mousse, ou encore de l’apprécier à sa juste valeur. Tu n’étais pas vraiment un bon ami des animaux à ce niveau-là. Mais tu te promis de te rattraper.

Et puis, tu avais prévu un arrêt avant de partir. Un passage par la maison de Karhlya. Tu ne savais pas trop comment aborder la chose mais, quitter Karanes sans le lui dire, ça te semblait pire que tout. Et tu voulais prendre de ses nouvelles avant de partir. Lui dire que tu lui écrirais.

Mais tu n’eus pas besoin d’aller jusque là lorsque tu entendis des pas derrière toi et la voix bien connue de ton amie s’élever. Tu te tournes doucement, une main posée sur la sacoche attachée à l’arrière du cheval. Ton œil se pose sur la rouquine. Si tu es surpris de la voir s’adresser à toi, tu es quand même content. Même si tu sens que ça ne va pas se passer aussi sereinement que ce à quoi tu aurais pu aspirer.

« Fuir n’est pas vraiment le mot. Disons plutôt que les vacances sont terminées. »

Tu fais un mouvement avec ton bras, plus fluide qu’il ne l’avait jamais été depuis Odélia. Un silence s’installe quelques instants avant que tu ne passes une main sur ta nuque doucement, ne sachant trop comment aborder la discussion.

« Tu es bien matinale… Comment tu vas ? »

Tu avises le cheval. La sacoche. L’animal n’est pas si chargé que ça … mais tout de même, on sent bien que son cavalier est sur le départ. Tu n’ajoutes rien de plus à ta question, néanmoins. Tu te contentes de croiser les bras, peut-être que ça te donne un air plus sévère, plus sérieux que tu ne l’aurais voulu, mais tant pis. Tu l’observes. Tu en viens à te dire que tu ne sais même plus si oui ou non tu lui en veux. Si tu es en colère. Oui … et puis non … mais oui peut-être. Tout n’est qu’incertitude à propos d’Alec à présent, étrange, quand on pense que tu avais toujours été plutôt sûre de tes sentiments, et ce pendant plusieurs longues années. « _ Tu parles de vacances … » Tu tentes un sourire. Rien n’avait été simple depuis qu’il était venu ici. A la base, c’était pour le festival. Tu lui avais proposé de passer un moment avec toi, là-bas, tu n’avais pas pu t’en empêcher lorsque tu avais senti tes sentiments se réveiller, peu à peu, quand tu l’avais revu. C’aurait du être un bon moment. Ça avait viré au cauchemar. Il y avait eu ce baiser, la peur de le voir se faire tuer, ses blessures, les tiennes aussi, ces quelques jours chez toi, et cette discussion. Il y avait eu cette histoire de Titan à Karanes en plus. Et puis Ian. En clair, ça n’avait pas été de tout repos, il y avait de quoi devenir dingue bon sang …

« _ Owh, oui. Je tournais en rond à la maison, je suis venue voir si je ne pouvais pas me rendre utile ici. » Tu préférais travailler. Ça empêchait de ton cerveau de divaguer, tu te focalisais sur tes tâches, et tout paraissait tout de suite plus simple. Cependant, te retrouver face à face avec Alec, maintenant, te faisais comprendre que tu ne pourrais pas éternellement fuir les choses. Tu t’étais mise en tête que tu ne ferais plus un pas vers lui, et tu avais aussi décidé de ne plus prendre d’initiative. Tu l’avais fait par deux fois, ça avait plus ou moins toujours mal finit alors … autant ne plus recommencer. En revanche, tu ne pouvais pas jouer les aveugles, ça tu le savais. De toutes façons, ça n’était pas ton genre, loin de là. « _ Mais ça va. Toi aussi visiblement … ton bras à l’air d’aller mieux. » Ça, tu l’avais déjà remarqué dans la ruelle, mais tu n’avais rien dis. Il était guéri. Ça avait mis un moment, mais ça allait mieux et tu étais soulagée. « _ J’ai bien fais de passer par le QG du coup … » Au moins, tu pouvais lui dire au revoir, au moins ça.

Tu l’observes doucement, t’appuyant doucement dos au cheval.  Tu l’observes, sa posture n’est pas très avenante. Les bras croisés t’informent sans mal qu’elle n’a pas peut-être pas vraiment envie de te parler. Ou alors que la situation l’agace. C’est peut-être un peu ça au fond. Mais tu n’as pas envie d’y faire attention. Ça fait longtemps que vous ne vous êtes pas retrouvés face à face tous les deux et, dans le fond, une vraie conversation avec elle t’avait manquée.

« Ouais… Je les aurais aimés moins dramatique mais bon, on fait avec ce qu’on a. »

Un sourire étire légèrement tes lèvres alors que continue de l’observer avec douceur. Tu sais que tu as été con. Tu sais que tu n’aurais pas dû lui proposer une chose pareille. Au fond, tu en avais envie. Mais tu n’as pas réfléchi, tu as été trop spontané. Si tu t’étais laissé le temps d’y penser, tu aurais su que la formulation était mauvaise et que tu lui aurais fait de la peine. Mais bon, le mal est fait et tu ne peux pas revenir en arrière. Tu t’es excusé dans ta lettre, celle que tu as laissé sur son bureau. Tu lui as expliqué aussi. Et tu sais que c’était peut-être pire, au fond. Mais tant pis. Tu étais honnête avec elle. Tu lui devais bien ça.

« J’avais prévu de passer te voir avant de partir mais, du coup, tu m’as devancé. »

Tu te mords la lèvre doucement. Tu n’aurais pas pu partir sans lui dire au revoir. Pas dans l’état actuel des choses. Pas après l’avoir retrouvée alors que c’était inespéré. Tu n’as pas envie de partir d’ici en froid avec elle.

« J’ai encore un peu de rééducation à faire mais ça va mieux oui. J’en retrouverais l’usage total je pense. »

C’est une bonne nouvelle. Un silence s’installe. Tu le trouves un peu lourd. Un peu pesant. Tu n’aimes pas ça. Tu n’aimes pas cette situation. Tu te décolles du cheval et approche d’elle, assez pour garder une certaine distance mais suffisamment près pour réussir à la toucher. A une distance de bras, finalement. Tu fais un pas vers elle.

« Je suis désolé, Ka. »

Moins dramatiques … Ouais. C’est bizarre mais tu ne peux pas t’empêcher, après tout ça, de te dire que vous aviez tous franchi un cap maintenant et que, sans doute, la vie ne serait plus jamais aussi « paisible » à l’intérieur des murs qu’elle avait pu l’être jusqu’à maintenant. Un district était tombé. Perdu. Il y avait eu tant de morts … tant de monde laissé à l’arrière. Et puis ce titan qui était apparu là, tout près, pratiquement à la porte de la maison familiale. Non, définitivement, vivre calmement et en totale sécurité, c’était terminé pour vous tous.

« _ J’imagine que c’était pas … ce à quoi tu t’attendais, oui. » Tu oses un sourire gêné. C’est de ta faute s’il est ici. Au fond, quand on y pense, c’est de ta faute s’il est blessé, aussi. De ta faute s’il a dû passer autant de temps ici, au QG. T’es une source d’ennuis pour Alec, c’est une évidence. Pas étonnant que tu ais tant de mal à le regarder en face. Tu piétines, tu fais du sur place, pour la première fois depuis que tu connais Alec, tu n’es pas à l’aise face à lui. « _ Ah bon ? » Il avait prévu de passer te dire au revoir quand même alors. C’est étonnant. En fait, tu pensais qu’il ne l’aurait pas fait. C’est vrai, tu avais été plutôt dure dans tes propos la dernière fois. Tu avais été blessée par ses mots et ça s’était immédiatement ressenti dans les tiens. Ça avait été incontrôlable. Une part de toi pouvait comprendre sa réaction. Quand tu y pensais, même si ça faisait mal, tu ne pouvais tout simplement pas lui demander d’inventer des sentiments en un claquement de doigts. Toi, tu avais eu du temps, la raison et la logique auraient voulu que tu le lui en laisses tout autant mais … une année c’était long. Alors plusieurs, encore ? « _ Ne t’excuse pas. » Tu ne veux pas entendre ça. « _ Tu n’as aucun besoin de t’excuser … » Tu avais mal réagi, c’est tout. La responsable de la situation actuelle, c’était toi plus que lui, c’était tout simplement évident.

Il s’est approché de toi. Il a grignoté un peu de la distance que tu avais gardé entre vous en venant vers lui. Tu baisses les yeux. En réalité, tu n’avais pas vraiment prévu d’engager une nouvelle discussion à ce sujet … quoi que cette fois, tu n’es pas l’instigatrice. Cette fois, c’est lui qui aborde le sujet. Subtilement, oui, plus ou moins, mais tout de même. « _ Je te dois des excuses moi aussi. J’ai été dure et injuste. » C’était bien la peine de jouer à la fille patiente et consciente des choses si c’était pour réagir comme tu l’avais fait, finalement. « _ J’aurais pas dû. »

Tu te sens un peu comme un benêt. Et elle n’a pas vraiment l’air d’être dans un meilleur état que toi. Tu t’en veux au fond. De cette situation. De lui avoir fait de la peine. Ce n’était vraiment pas ce que tu voulais. Au contraire. Tu avais envie de lui « faire plaisir » en un sens. C’était une mauvaise idée. Tu le savais maintenant. Et tu ne pouvais pas lui en vouloir d’avoir réagit comme elle l’avait fait. Après tout, c’est aussi comme ça que tu l’appréciais, Karhlya.

Un sourire file sur tes lèvres.

« Pas vraiment, mais on a quand même passé de bons moments. »

Jusqu’à cette danse, ce baiser, tout était parfait. C’est après que ça s’était gâté. Que les choses avaient dérapées. Même cette étreinte ne t’avait pas laissé un mauvais souvenir. Au contraire. Elle t’avait surprise mais, ça n’avait rien de désagréable. Vos soirées au coin du feu sur la route, vos discussions, vos fous rires. Vous aviez rattrapé une partie du temps passé. Mais les titans, les morts, la tristesse de la condition humaine, tout ça vous avait rattrapé bien plus vite que tu ne l’avais pensé.

Finalement, elle te confie quelle ne s’attendait pas à ce que tu passes la voir et un air surpris passe sur ton visage. Elle pensait vraiment ce qu’elle disait ? Tu passas une main sur ta nuque, un peu mal à l’aise. Tu avais vraiment descendu dans son estime en si peu de temps. Et ça, ça te déplaisait un peu.

« Bien sûr… Je n’avais pas envie de partir sans te voir. »

Sans lui avoir parler une dernière fois. En s’ignorant de manière cordiale comme dans la ruelle, ou même au bar.

« On a passé trop de temps séparés, j’ai pas vraiment envie que ça recommence comme ça. »

Non. Tu t’étais rendu compte de ce que tu avais perdu en la retrouvant, tu refusais de recommencer. Avec Karhlya, Ian et même Veronika. Vous étiez des amis très proches que la distance avait fini de séparer. Mais on apprenait de ses erreurs en grandissant, n’est-ce pas ? Alors pourquoi aurait-il dû partir en laissant son amie sans nouvelles ?

Finalement, la jeune femme s’emballe. Tu avais des raisons de t’excuser, tu ne comprends pas son soudain changement de comportement. Pourquoi en vient-elle à s’excuser ? Tu es un peu perdu, un peu confus. Alors tu approches encore, d’un pas, et tu poses un doigt sous son menton pour lui faire lever la tête, plongeant ton regard dans le sien.

« Pourquoi c’est toi qui t’excuses ? »

Tu es idiot, mais pas au point de ne pas savoir ce que tu as fais de mal. Et que ce n’est pas la personne blessée qui devrait s’excuser.

« J’ai pas été délicat. J’aurais dû réfléchir. »

De bons moments … oui, sans doute, c’était même certain. Cependant, tu n’avais aucune envie de revenir là-dessus pour le moment. Tout s’était mélangé bien trop rapidement, le bon, le mauvais. C’est sans doute ce qui faisait que tu te sentais à ce point perdue. Perdue dans ta vie. Perdue dans tes sentiments. « _ J’aurais compris tu sais. » Disons que tu n’aurais pas pu lui en vouloir vu la manière dont tu t’étais adressé à lui la dernière fois. Si tu plaçais d’un point de vue extérieur, tu avais vraiment été injuste. On aurait presque pu assimiler ça à de la méchanceté mais évidemment, toi tu savais que ça n’était pas le cas. Tu étais frustrée. C’est tout. Tu aurais voulu que les choses se passent simplement, ou plus simplement au moins. En un sens, tu aurais vraiment préféré que tout soit facile entre lui et toi. Mais la vie était loin d’être simple, tu ne pouvais pas t’attendre à ce que ce genre de chose le soit.

« _ Moi non plus, Alec … » Tu ne voulais pas repartir pour des années d’ignorance. Tu savais que ça ne se passerait probablement pas aussi bien que pour cette fois. Non, vraiment, tu avais eu de la chance d’avoir l’occasion de le revoir, tu avais eu la chance de pouvoir lui parler, d’avouer à demi-mots tes sentiments. Reprendre sa ta vie dans ton coin, comme ça, c’était impensable.

Tu soupires, lourdement. Plus ça allait, plus tu craignais cette discussion. Vous aviez commencé par des excuses chacun de votre côté mais tu étais réellement réticente à t’engager plus loin sur ce chemin. Depuis que tu avais revu Alec, à chaque fois que tu avais mis votre relation sur le tapis, ça avait plus ou moins mal tourné et tu n’avais pas besoin d’une nouvelle dispute, d’un nouvel accrochage. Pourtant, étant donné qu’il partait, qu’il rentrait, tu avais aussi l’impression qu’échanger quelques mots au moins à propos de tout ça était important, voir vital pour vous deux. « _ J’avais des raisons de t’en vouloir, oui. » Tu ne peux pas nier que tu n’avais pas vraiment aimer ce que tu avais entendu. Disons que tu avais paniqué, en un sens. Tu ne pouvais pas accepter de juste … essayer. Tu aurais eu l’impression de te lancer dans une relation sans aucune certitude alors que pour toi, c’était aussi ça le ciment d’un amour. Les certitudes. Il en fallait. Même si elles finissaient par disparaître avec le temps, il en fallait toujours pour commencer. « _ Mais j’avais aussi dit que je serais patiente et compréhensive et j’ai … Je l’ai pas été. » Il t’avait toujours vu comme une amie au final. Tu ne pouvais pas lui demander de transformer ses sentiments comme ça, d’un claquement de doigts. « _ Je suppose que mon … impatience a repris le dessus. » Tu détournes les yeux. Tu soupires. Est-ce que c’est bien la peine de s’éterniser sur des excuses ? Tu supposes que non. « _ Tu vas reprendre le boulot directement ? »