I - Récemment, plusieurs meurtres ont eu lieu dans l'enceinte du mur Maria. Des témoins disent avoir entendu le son d'une flûte quelques minutes avant l'agression. Coïncidence?II - En voilà de biens beaux poèmes qui filent dans les recueils et les journaux du mur Sina. Il se dit au détour des ruelles que le nom du poète est inconnu, mais que ses sonnets renferment plus de messages qu'ils ne veulent bien laisser le croire.III - Il parait qu'un restaurant du mur Rose fait des repas à -50% pour les membres du bataillon... Info ou intox ? L'offre semble néanmoins limitée dans le temps...IV - On raconte que la Garnison a mis les bouchées doubles pour nettoyer et réparer l'armement des murs des districts de Maria.V - Il paraît que les soirs de pleine lune, dans l'une des ruelles de Trost, on peut entendre les sanglots d'une femme. Mais lorsqu'on tourne dans la rue pour la rejoindre, ils cessent et la rue est déserte.VI - Il se dit que des bruits très suspects auraient été entendus dans une vieille maison à l'abandon, du côté de Stohess. Certaines rumeurs disent que la famille qui vivait là a été sauvagement assassinée il y a plusieurs années et qu'ils hanteraient encore les lieux ...
Deux semaines après cet incident. Deux semaines quasiment après cette confrontation avec ton supérieur, tu le cherche. Inlassablement, tu le cherches. Pour savoir ce qu'il est devenu. Ce qu'il fait. Pourquoi tu ne l'as pas vu. Où il est. Tu arpentes ses ruelles depuis un moment. Cherchant des yeux l'homme que tu tentes désespéramment de voir. Tu ne sais pas. Pourquoi tu lui cours après. Peut-être parce qu'au fond, tu en as marre. D'y réfléchir. De voir la vie sous cet angle. De te poser des questions qui te semblent inutiles. Tu es fatigué, Max. De courir avec des œillères.
Alors tu erres. Tu marches en regardant autour de toi. En le cherchant lui ou cette jeune fille. Peut-être qu'elle sait où il est. Tu ne sais pas, mais tu les cherches. Tu veux savoir. Comment il va. Après tout cela. Après cette nuit-là. Tu as besoin de le confronter pour comprendre. Pourquoi tu as voulu qu'il vienne. Pourquoi tu as attendu. En vain. Au fond, tu le savais. Qu'il ne viendrait pas te voir, mais tu attendais. Parce que tu voulais lui parler. Tout te semble si... compliqué. Et c'est pourtant si simple à comprendre. « Ah... fait chier. »
Entre ça et le Caporal, tu es éreinté. Pour autant, tu veux savoir.
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Mar 8 Jan - 21:57
Il était revenu ici. Il n’avait pas trainé à Karanes … oh non. Il y avait accompagné Kelsier, parce qu’il n’était pas du genre à laisser un ami se débrouiller seul dans pareille situation, mais au final, il était revenu à Shinganshina à la première occasion. Il avait retrouvé tant de sensations en une seule soirée. L’adrénaline, la satisfaction, ce sentiment de toute puissance et … la peur. La mort en face à face. Et il avait bu. Il avait tellement bu. Jusqu’à sombrer dans l’inconscience durant des heures et des heures. Jusqu’à vomir ses entrailles au réveil. Jusqu’à inviter cette migraine carabinée à s’installer durant des jours.
Mais ça va mieux. Enfin presque. T’as un peu l’air d’un zombie qui erre à la recherche d’un peu de viande fraîche là. Et tu avances, doucement, et puis tu t’arrêtes et tu relèves la tête. Et cette voix … tu la reconnais, tu la reconnaitrais entre mille, n’est-ce pas ? C’est en partie pour ça, que tu as bu, aussi. Ça aussi t’as essayé de l’oublier, rien qu’un instant.
C'est assez incongru. De l'entendre aussi soudainement. Cette voix. C'est celle que tu cherches depuis un moment. Alors tu relèves les yeux sur lui, surprise. Comme si tu voyais un fantôme maintenant. Déroutant. Pour autant tu sens ce soulagement. Jusqu'à remarqué son air. Il a l'air particulièrement fatigué. Éreinté peut-être ? Tu ne sais pas. Il te semble presque sur le point de tomber. Pendant un bref instant, tu hésites. Sur ce que tu devrais lui dire. Mais il n'y a qu'une seule chose que tu voulais savoir. « Aedan... me revoilà oui. Je te cherchais... Je voulais savoir comment tu vas. »
Parce que cela fait des jours maintenant. Que vous ne vous êtes pas retrouvés. Depuis ce moment-là. Et tu ne sais pas bien ce qu'il a pu penser de tout cela. Tu ne sais pas bien comment toi même tu te sens. Mais quand tu le vois. Tu réalises un peu. Tu trouves quelques réponses aux questions que tu te posais seule dans cette chambre. « J'ai l'impression que ça fait un moment... » Que ça fait un moment qu'il n'est plus venu vers toi. Que cet instant où tu as appris son prénom est si loin. À ce moment-là, se voiler la face était plus simple. Un soldat. C'est plus ou moins tout ce que tu étais. À présent, tu ne sais pas vraiment. Si tu es la femme que le Caporal Kelsier voyait derrière les ailes de la liberté. Ou si tu n'es toujours que ça. C'est pour ça que tu es venue. « Tu n'as pas l'air en forme... »
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Mer 9 Jan - 8:39
C’est pas forcément le bon moment. Suffit de s’approcher, de le regarder, de vraiment le regarder, pour s’en rendre compte. Il est encore un peu à l’ouest, cette fois, il a vraiment abusé et il le ressent. Le truc, c’est qu’il sent aussi que l’alcool n’est pas la seule responsable de son état actuel. Il y a autre chose, quelque chose de plus profond qui le dévore, tout doucement, qui lui pompe son énergie, qui vient tendre ses nerfs sous sa peau de façon douloureuse et inexplicable.
« Je vais bien. »
Du tac au tac. Trop fier pour dire la vérité. Trop têtu, aussi, pour avoir une quelconque faiblesse, même si elle se lit très probablement dans ses traits fatigués. Elle a l’air d’aller bien, elle. Elle lui semble égale à elle-même. Quoi que cette moue inquiète et le soupçon de soucis qui se lit dans ses yeux ne lui échappent pas.
« Probablement parce que c’est le cas… »
Il s’avance un peu dans la rue, dans sa direction. Il laisse échapper un petit rire, sous sa remarque.
« Est-ce que tu t’inquiéterais pour moi, soldat ? »
Il va bien. C'est ce qu'il te dit du tac au tac. Comme si cela cachait indéniablement quelque chose. Néanmoins tu ne dis rien de plus. S'il ne veut pas le dire, tu ne demanderas pas. Ça fait longtemps, oui. Que vous ne vous êtes pas vus ainsi. Que tu n'as pas vu ses yeux. Il s'approche dans la rue, riant légèrement. Il te pose cette question et c'est à toi de répondre. Dans l'instant, dans la seconde qui suit alors que tu fais un pas vers lui aussi. « Oui... C'est le cas. » L'inquiétude. Tu l'as sens remonter dans ton dos. Tu ne sais pas pourquoi cependant. Pourquoi tu t'inquiètes au point de venir jusqu'ici. Au point de le chercher encore une fois. Comme ce jour-là. Tu criais pour le retrouver, tu t'en souviens. Clairement.
Lentement, tu viens attraper sa main. Doucement. Tu la prends dans la tienne, presque hésitante. Parce que tu ne sais pas bien si tu fais bien. D'être là. Le doute. « Je t'attendais... » Que tu finis par lui dire, soupirant silencieusement. Oui, tu l'attendais, mais il n'est pas venu. Alors tu as parcouru ce chemin pour le voir. C'est drôle. Tu en rirais peut-être si la situation était différente, mais tu n'entreprends qu'un vague sourire. « Tu as l'air fatigué... » Que tu marmonnes vaguement. Pendant un bref instant, tu as hésité à toucher ses cheveux. Pour les balayer en arrière, mais tu n'en fait rien. Parce que tu te demandes ce que tu fais. Tu ne sais pas ce que tu étais venue lui dire. Tu voulais seulement le voir.
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Mer 9 Jan - 13:19
Il avance … elle avance. Alors il s’arrête, il la laisse venir à lui, s’approcher. Elle s’inquiète. C’est bizarre, il ne s’attendait pas à un aveu aussi rapide. Aussi franc. Ça le fou en vrac, encore plus. Encore pire quand elle lui dit qu’elle l’attendait. Elle a été blessée … il s’est contenté de prendre des nouvelles, à distance. Ça lui à valu l’un des sourires franchement bizarres de Kelsier, d’ailleurs. Il n’est pas allé à la voir.
« Peut-être que je le suis … »
Ou peut-être que c’est autre chose. Il a une sainte horreur de se poser autant de questions, y’a bien longtemps pourtant, qu’il a lâcher prise, qu’il a tout rejeter, sa place, sa position, sa famille, ses proches, sa carrière. C’était plus facile, de fuir et de se cacher. Il n’avait jamais eu de regret, jamais ressenti l’envie, ou le besoin de faire demi-tour. En fait, ça ne lui avait jamais traverser l’esprit, jusqu’à ces derniers temps.
Elle a pris sa main … Il baisse les yeux, il observe sa petite main qui garde la sienne prisonnière et puis ses doigts viennent s’entrelacer à ceux de la petite brune.
« J’aurais dû passer te voir. Désolé, Max. »
Il tire sur sa main, il l’attire à lui, il la sert contre lui, il ose déposer un baiser, tout léger, sur ses cheveux. Cette fille là allait le rendre dingue.
Il entrelace ses doigts aux tiens. Tu regardes une seconde vos mains. Au fond, tu crois l'entrevoir. Ce que tu cherches à savoir. Tu inspires doucement. Depuis quand est-ce que tu n'avais pas regardé quelqu'un de cette manière ? Ça fait si longtemps. Des années. Il te tire à lui et tu fermes les yeux. Tu l'avais attendu. Parce que tu avais besoin de cette emprise. Elle te manquait sûrement. Alors tu oses aussi, de le prendre dans tes bras. De le serrer contre toi. C'est l'odeur de l'alcool. Vague et pourtant, tu le sens. Alors c'est ce qu'il avait fait pendant tout ce temps... mais tu ne dis rien. « Je suis venue à la place, alors ce n'est pas grave. »
Tu ne pouvais pas continuer à attendre. À rester planter là en te demandant quand ce serait la prochaine fois. Les choses étaient plus simples avant que ça n'arrive. Tu pouvais sourire en le voyant. Sans te poser de questions. Tu pouvais garder tes œillères. Ne rien voir que ton devoir. Penser à mourir sans crainte. Parce que personne ne t'attendrais à l'arrivée. Il n'y avait que toi. Maintenant tu te questionnes. Et ça te fatigue. Tu relèves la tête pour le voir. Et cette main fini par bouger d'elle-même. Pour se poser sur sa joue. Du bout des doigts, tu caresses ses traits tirés. Tu ne sais pas quoi lui dire. Max, tu es venue ici juste pour le voir. Sans penser à ce qui suivrait.
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Mer 9 Jan - 13:55
Elle lui semble tellement différente, ce soir. Peut-être qu’elle ne l’est pas, peut-être qu’il débloque totalement, ce serait pas vraiment étonnant après les quantités d’alcool qu’il a forcer son organisme a assimiler, éliminer. Il a l’impression qu’elle tente certaines choses avec lui. Des choses nouvelles. Comme relever la tête pour l’observer, comme elle le fait, comme cette main qui vient se loger sur sa joue, qui caresse sa peau, tout doucement. Elle est venue à lui … il a fui, en s’imaginant peut-être qu’il devenait fou, qu’il n’avait qu’à retourner dans son coin, son trou à rat, pour tout effacer, pour que tout s’arrête. Il l’avoue. Il a naïvement cru qu’elle ne chercherait pas plus loin… Et pourtant.
« Qu’est-ce que tu veux de moi ? »
Ce n’est qu’un murmure, mais il est très sérieux. Pourquoi est-ce qu’elle avait prit la peine de faire la route jusqu’à lui ? Il avait besoin de le savoir.
▬ reculer, hausser les épaules, soupirer, ne rien dire en somme. ▬ se jeter sur lui pour l'embrasser. ▬ lui dire que tu ressens l'envie d'être auprès de lui. ▬ dire que tu voulais juste savoir comment il va.
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Mer 9 Jan - 16:33
Brûle tes poumons dans les torpeurs
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Il murmure. Des mots auxquels tu n'avais pas songé. Qu'est-ce que tu veux. Cette question, c'est probablement celle que tu te posais également. Qu'est-ce que tu veux de lui. Tu ne sais pas. Quelque part, tu ne comprends pas toi-même. C'est si simple. C'est tellement simple quand on y pense un peu. Tu fuyais aussi. Comme toujours, comme à chaque fois, mais te revoilà ici. Devant lui. C'est si simple ce que tu désires. « Au départ, je ne savais pas vraiment. Pourquoi j'attendais que tu viennes... j'attendais seulement. Inconsciemment sûrement. »
Tu divagues d'abord. Parce que tu ne sais pas comment le formuler. Après tout, tu n'as jamais rien fait. Tu n'as jamais rien dit auparavant. Cet amour perdu, tu l'as laissé mourir sans jamais un mot. Pathétique. Tu poses ton front sur son torse. Soupirant légèrement. Tu hésites une brève seconde avant de murmurer à ton tour. « Je voulais être auprès de toi... j'avais envie de venir. J'y ai pensé et voilà où tout cela m'a mené... » Tu le sens. C'est bruyant. Ça te remonte dans les tympans.
[Hrp : merci la pls...]
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Mer 9 Jan - 19:29
Il la fixe et l’écoute avec attention. Il la veut cette réponse, ou plutôt, il a vraiment besoin ici, et maintenant qu’elle réponde à cette question. Il a comme cette impression étrange que ça devient vital, avant qu’il ne finisse par devenir fou, par perdre le peu de raison qu’il lui reste, au fond. Il sait ce qu’il veut entendre. Ce qu’il aimerait qu’elle lui dise, en gros, pratiquement. Il n’attend pas de grandes effusions, ce n’est pas ce qu’il demande.
Quand elle parle enfin … il soupire. Ce n’est pas un soupire de lassitude, c’est encore moins de la déception, non, c’est du soulagement en réalité. Et ce sentiment, en partie libérateur qui le pousse à glisser les doigts sous son menton, à lui relever la tête pour venir l’embrasser. Il la tient toujours contre lui, la pousse en arrière, tout contre ce mur, derrière elle … avant de quitter ses lèvres.
« Alors reste avec moi. Ne pars plus…ne t’éloigne plus. »
C’était ça hein. Evidemment que c’était ça … Il s’en était rendu compte à l’instant même où la peur de la voir mourir sous ses yeux, elle aussi avait littéralement déchirer ses entrailles et écraser son cœur, là-bas, à Odelia.
Tu l'entends. Tu l'entrevois dans son soupire. Il semble soulagé. De ce que tu viens d'avouer. Un bref sourire éphémère passe tes lèvres avant de rencontrer les siennes. Il te pousse en arrière. Tu sens la froideur du mur dans ton dos et la chaleur de son étreinte. Rassurant. Au milieu de tout ce carnage, c'est ce que tu cherchais. De la chaleur. De la douceur. Et sa voix. Cette voix qui te demande de ne plus partir. De ne plus t'éloigner. C'est ce que tu as refusé de dire si longtemps. Alors que ça semble si simple pourtant. « Je ne vais pas partir maintenant... mais quand ce sera le cas... Je reviendrais... j'essayerais. Je te le promet. »
Tu ne peux pas le dire. Que tu vas rester avec lui à chaque instant. Malgré tout, tu n'oublies pas ce que tu es. Un soldat des bataillons. À cet instant pourtant, tu veux l'oublier. Un bref instant avec lui. Tu le tires contre toi pour retrouver ses lèvres. Encore. Cette chaleur, tu l'as désire un peu plus longtemps. Tu te permets de toucher ses cheveux quand tu te sépares de lui. Dégageant une mèche doucement.
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Mer 9 Jan - 20:32
Il sait bien, qu’il ne pourra pas la garder avec lui, tout le temps, à chaque minute. Il n’est pas aussi utopiste, il est même l’exact contraire, quand on y pense. Il ne voit pas réellement d’issue à ce moment. Tout ce qu’il veut … c’est pouvoir profiter de sa présence le plus souvent possible. C’est tout. Il ne lui demandera pas plus. Et ce n’est surement pas lui qui lui fera l’affront de lui demander de survivre par tous les moyens. Il sait ce que c’est.
Elle vient rechercher ses lèvres. Et ce baiser, qu’elle lui offre, il lui fait prendre conscience d’une chose importante, subitement. Alors il recule, il détourne le regard et passe une main sur son visage.
« Mais avant de … d’aller plus loin, j’ai un aveu à te faire. »
Il fallait qu’il le lui dise. Il avait même songé le faire avant mais là, il savait qu’il le devait. Ce n’était pas une chose qu’il avait la possibilité de cacher à Max. Plus maintenant. Elle avait le droit de savoir et surtout, il préférait qu’elle l’apprenne de sa bouche à lui.
« … Mon nom. Celui de ma famille … tu l’as entendu, n’est-ce pas ? »
Il avait presque maudit Kelsier de l’avoir lancé avec autant de légèreté. Elle ne lui avait pas posé de question, il en a donc déduit que le nom ne lui a rien évoqué de particulier. Ce n’est pas impossible.
« Stellaa. C’est le nom de la famille royale. Tu le savais ? »
Il tourne autour du pot, tiens. Il grimace maintenant, et puis il repose son regard sombre sur elle, il arbore cet air si grave …
« Le Roi est mon frère. Je suis … un prince, sur ces terres. Enfin … sur le papier. »
HRP :: et le secret. tu peux réclamer tes points. gégé !
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Mer 9 Jan - 21:17
Brûle tes poumons dans les torpeurs
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Tu restes contre ce mur alors que tu le vois hésiter. Il tente de te dire quelque chose. Alors tu ne dis rien, le laissant faire. Lentement, tes bras reviennent prolonger le long de ton corps, l'observant sans un mot. Son nom de famille. Tu l'as entendu. Tu ne l'as pas oublié. Mais tu n'as pas cherché. À le connaître d'avantage. Sûrement parce qu'au fond, tu le savais. Qu'il te disait vaguement quelque chose. Lentement, à son rythme, il finit par te l'avouer. Un prince. C'est donc ça dont il s'agit. Pendant une brève seconde, tu ne sais pas quoi lui dire. « Je ne le savais pas. Enfin... disons que je n'y avais pas réfléchis sur le moment, mais... Maintenant que tu le dis. »
Tu laisses tes cheveux tomber le long de ton visage alors que tu penches la tête. Tes doigts reviennent attraper les siens. Tu te demandes ce que tu devrais dire. Plus tu y penses et plus tu te demandes. « Est-ce que je dois te voir différemment ? … Est-ce que ça pose un problème ? » Tu le demandes parce que cela pourrait être le cas. En réalité, tu ne sais pas bien. Tu préfères lui demander tant que vous y êtes. Tant qu'il t'en parle de lui-même. Qu'il se découvre. « Est-ce que... je dois faire attention à quelque chose si je reste près de toi ? » Cela aussi, qui sait. Bien que tu ne comptes pas fuir aussi aisément. Maintenant que tu te trouves là, tu n'as pas envie de faire demi-tour comme tu pourrais le faire. « Tu veux m'en parler plus longuement ? Du reste je veux dire. » Comme le fait qu'il soit ici maintenant. Qu'il n'est plus au palais. La raison pour laquelle il est blessé ou bien pourquoi il n'est plus soldat. Il y a beaucoup de choses que tu pourrais demander. Beaucoup.
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Jeu 10 Jan - 1:58
Ça lui coute. Vraiment, ça pourrait presque lui écorche la langue de raconter tout ça. Sans doute pour ça qu’il préfère y aller franchement, tout déballer, au lieu d’attendre qu’elle ne pose des questions. Il n’a pas spécialement envie que le sujet s’éternise parce que … c’est pas si important, du moins, ça ne l’est pas à ses yeux.
Son nom ne l’a pas interpellée. C’est déjà ça. Elle ne s’est pas questionnée. Au final, c’est plutôt rassurant.
« Surtout pas. C’est juste … C’est qu’un titre imposé par cette famille à laquelle j’appartiens. »
Il ne fallait pas tout confondre. Aedan aimait sa famille. Il aimait ses frères. Mais c’était compliqué. Lucian était plutôt simple à appréhender en ce qu’il concernait mais Rohan … le Roi en personne, c’était autre chose, s’il n’était pas mauvais, au contraire, Aedan l’avait toujours placé sur un piédestal. Il avait fait des pieds et des mains pour obtenir le droit d’être soldat. Alors quand il avait échoué dans son rôle …
« Y’a pas grand-chose à dire de plus à ce sujet … »
Il soupire. Il serre ses doigts entre les siens. Ça fait mal. Ce sont des souvenirs douloureux, difficiles.
« J’ai perdu mon escouade au complet, pendant une mission, il y a quelques années. J’étais Caporal à cette époque. On s’est laissé surprendre par un déviant. Il a massacré tout le monde … sauf moi. J’ai perdu un bras, mais pas que … »
Il détourne les yeux. Il voulait oublier. Pourtant, elle avait demandé, alors, il avait envie de lui dire les choses, de lui raconter, qu’elle sache, qu’elle apprenne à le cerner.
« J’ai pas su protéger mes hommes. J’ai lu la haine, la douleur et la peine dans les regards de leur famille et j’ai décidé de tout arrêter. J’ai fuis. J’ai tout laissé tomber. Le Bataillon, les amis que j’avais réussi à me faire, et puis surtout, je ne suis jamais retourné dans ma famille. Je ne pourrais pas supporter le regard de mon frère après tout ça … »
Et voilà qu’une larme perle le long de sa joue. Elle brille au clair de lune. Une larme unique et pleine des peines du passé.
Il n'y a rien à faire. Concernant sa famille. C'est déjà un point sur lequel tu n'as pas besoin de te questionner plus. Si tu n'as besoin de ne rien faire, alors tout va bien. Peu importe d'où il vient. Qui il est. Tu ne vois que les gens face à toi. C'est souvent le problème. Notamment quand tu parles à des supérieurs. Comme la dernière fois avec lui. Tu l'oublies une seconde alors qu'il continue. Tu le vois dans ses yeux. Tu le ressens dans sa voix. C'est difficile et plus il t'explique, plus tu comprends pourquoi. Cette épreuve, tu ne l'as jamais traversée. Tout simplement parce que ce n'est pas toi qui t'adresse aux familles une fois rentrée. Mais lui. Il ne te faut pas longtemps pour remarquer cette unique larme. Que tu viens d'ailleurs essuyer de ton pouce en douceur. « Merci... de m'en avoir parlé. »
C'est tout ce que tu trouves à lui dire, d'abord. Avant de serrer sa main dans la tienne. Doucement, tu viens enrouler ton bras libre autour de son cou, dans une étreinte chaleureuse. Tu ne peux pas comprendre. Tu ne peux le nier. « Je suis désolée parce que je ne sais pas comment te réconforter. Ni ce que je devrais dire ou faire... Je n'ai pas envie de te dire ce que tu as déjà dû entendre... » Tu murmures alors que tu le serres contre toi un peu plus fort. Des instants-là comme ceux-là, sont souvent les plus compliqués. Tu as peur de commettre une erreur. Parce que tu sais à quel point c'est douloureux. Que ça peut l'être. « Mais j'ai envie de te dire une chose... Tu ne pouvais pas le prévoir. On ne sait jamais ce qui va arriver, nous ne sommes que des êtres humains... » C'est bien cela le problème. Bien souvent c'est parce que vous n'êtes que des êtres humains que tout ceci arrive. Ce n'est pas comme si vous pouviez le changer. Ni devenir parfait.
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Sam 12 Jan - 13:58
Il l’a fait. Il lui a tout raconter, absolument tout et … c’est bien la première fois qu’il le fait, bien que la première que tout est aussi clair, depuis c’est arrivé. Alors il souffle, tandis que son pouce à elle vient effacer cette larme. Une seule et unique larme. C’est tout ce qu’il lui reste. Mais est-ce bien la dernière ? Il en doute. Il le redoute. Cependant, il se laisse aller à cette étreinte, il passe même son bras dans son dos et l’attire un peu plus à lui. Il n’y avait que lui pour faire ça, pour tout faire, absolument tout, en même temps. Il venait à peine de lui offrir ce baiser … et voilà qu’il évoquait son passé.
« Tu es là … c’est suffisant. »
Pas besoin de plus. Il se sentait soulagé, en un sens. Il avait cru devenir fou, lorsqu’il s’était rendu compte à quel point sa rencontre avec cette fille là avait bousculer sa triste vie solitaire. Lorsqu’il s’était rendu compte de l’envie qu’il avait de l’avoir toujours plus proche de lui.
« Je sais … je sais, oui. »
Il le sait. Un part de lui le sait. Mais … ce concept continue de lui poser problème. Il n’est qu’un être humain, un simple être humain et au fond, tout au fond, c’est probablement ça, son problème. S’il avait été aussi fort que Rohan, son frère, s’il avait été comme lui, il aurait pu les sauver. Il le sait. Il n’en doute pas un instant.
L'étreinte se resserre. Il te tient contre lui alors que tu sens que c'est difficile. À vrai dire, il ne faut pas être un génie pour s'en rendre compte. Seulement, tu ne sais pas à quel point. À quel point cela le ronge. À quel point c'est possiblement dangereux. Les sentiments. Ils peuvent être une épée de Damoclès. Si vils et si insistants. Ils se faufilent jusqu'aux tréfonds de nos âmes. Pour nous bouffer lentement. Nécrosant tout sur leurs passages. Tu ne sais pas à quel point tout cela le dérange, le ronge. Tu t'en inquiète alors que tes mains se serrent contre son haut. « Oui... je suis là. Je vais rester là. »
Tu le laisses te serrer dans ses bras. Profiter de la chaleur humaine que tu peux lui offrir. Jusqu'à ce qu'il se sente à l'aise. Jusqu'à ce qu'il se sente mieux. Sans un mot, tu viens seulement caresser son dos, doucement. Tendrement. « Il y a quelque chose qui te hante ? » Tu parles d'un sentiment. Sous-entendant que peut-être, ce n'est pas tout. Tu sais que les événements aussi malheureux soient-ils, peuvent développer plus que des mauvais souvenirs. Tu le sais aussi. Alors tu demandes en te souvenant de ce que l'on peut ressasser sans cesse. À chaque nuit. Ou à chaque seconde qui passe.
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Mar 15 Jan - 8:42
Il ne veut que profiter de sa présence. C’est drôle, ça, elle avait réussi à briser l’un de ses choix, de ceux qu’il avait fait ce jour-là. Le choix de la solitude. C’est probablement ce qui l’a déstabilisé le plus, ces derniers temps. Ce qu’il ressent, l’envie de l’avoir près de lui, ce besoin de la sentir proche de lui qui l’a si souvent poussé à provoquer le contact, lui qui n’est pourtant pas si tactile que ça … tout le contraire de Lucian, si similaire à Rohan, on lui a si souvent fait la remarque. Max, c’est un point faible. Tout autant que l’est sa famille. Et pourtant, c’est ce a quoi il tient le plus …
« Non … »
Il ment. Ou plutôt, il préfère s’arrêter là. Il cache encore tant de choses mais ça ne le concerne pas lui, du moins, pas lui seul. Il y a encore ce secret. Mais ça, c’est trop. Même si en effet, en quelques sortes, ça le hante, oui. Elle saura, un jour. Mais pas aujourd’hui.
« Merci. »
Tout simplement. Il desserre son étreinte, et ses lèvres viennent déposer un baiser sur son front.
Rien de plus. C'est tout ce qu'il a dire. A avouer après un silence religieux pendant des années. Tu hoches la tête parce que c'est tout ce qu'il y a encore à faire. Ses lèvres se posent sur toi. Dans un contact léger. Il est suffisant. Presque brûlant. Fébrile. Tu as cherché une main. Dans des heures sombres. Dans des minutes de pénombres. Tu as cherché quelqu'un a attrapé. Si longtemps. Voilé derrière des airs de fierté. Des illusions de poursuivre un rêve. Un rêve qui n'étais pas le tien. Aujourd'hui... tu ne sais plus. Ce que tu cherches. Ce que tu voulais tant. Max, il détruit des barrières futiles. Que tu as construit pour survivre. Pour trouver un but à cette vie morne. Délaissé. Blasé. Il se tient là et tu l'observes. Dans un air vague. Incertain et paumé. Tu es venue le chercher avant tant d'assurance et maintenant quoi ? Tu ne sais pas. Ce qu'il y a après c'est une histoire que tu ne connais pas.
Un nouveau monde.
« Est-ce que tu as envie de m'écouter aussi ?... » probablement qu'il ne dira pas non. Quelque part quand on sens une attirance, il y a forcément cette envie de savoir. Tant qu'elle n'est pas dérisoire. On cherche à comprendre. On cherche à apprendre de l'autre. Alors tant qu'elle est là, tu te jettes aussi à l'eau pour l'aider à te cerner. Cette ambiance. Des révélations sur la table. Est-ce que ce n'est pas à ton tour maintenant ? Doucement, tu glisses tes doigts entre les siens en soupirant. « Je suis une de ces gamines. » tu regardes la rue comme une évidence. Tu connais l'odeur du sol. De la saleté et de la gerbe des ivrognes. « Je vivais à Korela, mais je ne crois pas être née là-bas. Je ne sais pas vraiment en fait. Je n'ai pas eu le temps de demander. Je ne sais pas comment ils sont tous morts non plus. » tu ne sais pas pourquoi tu étais seule. Et personne n'a trouver le temps de te l'expliquer. Parce que ce n'étais pas leur problème. « J'avais un ami d'enfance. Un amour de jeunesse et rien d'autres. Je m'estime assez heureuse d'avoir eu deux personnes pour m'aider. Si je suis entrée au bataillon c'est parce que cet homme y étais. Quand je l'écoutais parler de liberté, je me sentais vivante alors j'ai décidée de poursuivre ce qu'il n'a pas pu voir de ses yeux. » Le monde extérieur. « Il est mort quand j'avais le plus besoin de lui. Il est mort seul quelque part alors qu'égoïstement je pleurais en lui demandant de m'aider. » la faiblesse d'une enfant.
Laisse loin la rumeur des villes Si ta vie est tracée : dévie!
Pando
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Aedan Stellaa
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Lun 21 Jan - 8:51
Il ne lui demande rien. S’il a effectivement envie d’apprendre à la connaître, à la découvrir, il n’est pas non plus en train d’organiser une soirée déballage de vie. Non. Il a juste estimé qu’elle devait savoir, parce que ses secrets ne sont légers, parce que ceux de sa famille sont d’ailleurs encore plus lourds, parce qu’il ne veut pas qu’elle fuit, un beau jour, en apprenant tout ça d’une autre manière. Il a besoin que ce soit de sa bouche, à lui, avec ses mots, les siens. Pourtant, elle semble vouloir s’ouvrir tout à coup, alors évidemment, il ne dit rien, il ne l’en empêche pas, il l’écoute tout en maintenant ce contact avec elle.
Une enfance triste. Des espoirs vains. Elle et lui, ont eu un début de vie bien différents. Ils ne sont pas du même monde. Elle est issue de cette misère, celle qu’il a du mal à regarder en face tout en sachant que son propre frère est le Roi de ses murs. Rohan ne peut pas tout faire. Il n’a pas non plus le pouvoir de rendre riche la population entière … tout ça, c’est un rêve parfaitement utopique, irréalisable.
« C’est un rêve qui a du sens … un beau rêve, qui plus est. »
Lui était entré au Bataillon pour voir le monde, pour porter son regard hors des frontières. Pour se rendre utile. Il n’avait jamais voulu être ce prince qui se prélasse. Il avait voulu agir. Donner de sa personne … au final, il avait donné encore bien plus que ça.
« On devrait rentrer … j’ai une chambre à la vieille taverne, si tu veux. C’est mieux que la rue. »
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