le rouge sombre de ses lippes tranchait avec le teint pâle de sa peau, un fait accentué par sa chevelure sombre, aujourd'hui soigneusement tressée et apprêtée selon les bons soins de sa sœur — des fleurs séchées assorties à son rouge à lèvres pour parfaire le tout. ainsi, elle n'avait plus rien du chasseur sauvage qu'elle était usuellement, n'en restant pour preuve que la laideur partielle de son visage, ce dernier impossible à oublier rien que par les regards qui lui étaient lancés. des regards qui, très sincèrement, la laissaient de marbre.

ce jour était à la fête, et l'ambiance légère qui s'élevait de la foule grouillante avait réussi à l'atteindre, l'esquisse d'un sourire flottant sur ses lèvres maquillées. cependant, la vraie raison de sa félicité était l'enfant confortablement installée sur ses épaules, un air émerveillé par l'agitation et tous ces visages inconnus — le genre de de joie que seuls les enfants pouvaient réellement exprimer. il s'agissait de la plus jeune de ses nièces, aussi blonde que sa crinière était sombre, le visage poupon et le regard brillant. une adorable petite fille à laquelle elle avait été incapable de refuser cette place de choix, surplombant aisément la plupart des gens les entourant et leur assurant une tranquillité que bien peu auraient la hardiesse de venir troubler.

pensive, elle s'était laissée emporter par le bruit de ses talons raisonnant sur le sol pavé, le brouhaha ambiant devenu un bruit de fond presque plaisant. depuis leur départ, elle s'était laissée emporter par quelques soucis, et le voyage s'était retrouvé accompagné de son lot d'inquiétudes qu'elle espérait voir bientôt s'évanouir — c'était jour de festivités après tout.

la demande impatiente dut être répétée plus d'une fois pour atteindre ses oreilles, et elle ne réagit pas avant que la petite se mette à gigoter. faim. elle avait faim, oui. et si la princesse ordonnait, elle n'allait surement pas oser lui refuser ses demandes, d'autant qu'elle-même devait admettre l'idée être séduisante. c'est pourquoi elle eut tôt fait de tourner les talons, se faufilant entre les personnes s'étaient amassées ça et là (et surtout sur son chemin), se permettant parfois des regards tout sauf amicaux, histoire de les inciter silencieusement à la laisser passer — toujours très efficace.
et puis. « excusez-moi. » un léger soupire, et surement pas de sourire, juste un faciès à l'expression neutre teintée d'agacement. « vous êtes dans le chemin. » le slalom devenait fatiguant.

hrp j'ai laissé très vague à qui elle s'adresse, histoire de rien imposer. donc ça peut-être n'importe qui, faites vous plaisir