C'est un vendredi, fin de semaine. Oghassa est fatigué. Cette fatigue se caractérise physiquement pas une légère courbure au niveau du haut de la colonne vertébrale et par une humeur un peu confuse. C'était un vendredi un peu pluvieux aussi, et où les nuages gris planaient et se déplaçaient très lentement dans le ciel. Ce jour-là vous l'aurez comprit Oghassa bossait comme à son habitude à Tyrema, lieu de profession où il n'y sort que très rarement. Il inspecte les lieux du district comme son travail le recommande, mais les ruelles sont vides, pas un mioche, l'atmosphère y est triste et monotone. C'est un jour de pluie, logique que personne ne sorte se tremper, au fil de ses pas Oghassa remarque aussi que certains commerces décident de fermer aujourd'hui, les clients se font rares.


Les minutes passent et défilent, Oghassa erre encore dans les rues comme un pauvre et suspect petit chat qui cherche un petit coin où se loger le temps que les gouttes de pluie cessent de tomber et frotter son visage. Oghassa erre aussi et surtout comme un somnanbule. Oggy a sommeil, clairement. Au fil de ses pas un relâchement et une maladresse se font ressentir au niveau de sa posture et de sa manière de marcher. Jusqu'au moment fatidique, il trébuche, chute qui le fait de suite le faire revenir à la réalité. À ce moment là il aperçoit à quelques mètres de lui une petite entrée accueillante d'une petite maisonnette lambda, qui ne se distingue pas forcément des autres, et dont la façade est rongée par l'humidité. Cette entrée se caractérise par trois petites marches, avec un peu plus haut une espèce de petite toiture en pierre. Oghassa prit la génieuse décision de s'y poser, le temps que peut-être ou pas la pluie s'arrête, et puis surtout c'était l'occasion parfaite spatio temporellement de pouvoir fermer ses paupières quelques secondes et d'avoir un petit moment de détente quelques instants.

C'est après quelques minutes qu'il s'est installé que l'on retrouve Oghassa, affalé sur les trois marches de la porte d'entrée de la maison. Il l'attendait, ce moment de répit. Il pique son somme comme il se doit, c'est-à-dire la bouche entrouverte, une bulle qui sort des narines et une position pas des plus classes (les jambes et les bras écartés, la tête échouée sur le rebord d'une des marches et le corps abattu sur le sol mouillé). À ce moment là, Oggy dort clairement d'un profond et court sommeil dans lequel il va rêver de jolies et loufoques choses. Court, c'est le cas de le dire, sa sieste improvisée va vite être interrompu par une arrivée brusque et méchante.

Oghassa sent de grosses mains masculines en contact avec son visage et son cou, le tenir violemment par le col. Avec la confusion du sommeil, il n'arrive pas directement à identifier et donner nom à celui ou celle qui le tient. Les yeux encore fermés et avec un léger sourire idiot au coin, il murmure quelque chose d'incompréhensible « mmh, madame figue?? ». Il sent les hurlements résonner dans son oreille, et après quelques secondes dans lesquelles il a pu revenir quelque peu à lui-même, il comprend vite qu'en fait il a en face de lui un homme, cette voix si virile ne peut provenir ni de madame figue ni d'aucune gente féminine. Oghassa commence un peu à avoir mal au cou et à perdre souffle à cause de la force de ces mains qui lui tiennent le col, il ouvre grand les yeux, et pousse une cri « yhaaaaahh?! ». Merde, il a uniforme qu'Oggy connait bien, c'est celui qu'il porte en ce moment-même. Et le mec ne fait clairement pas rire les mouettes, les sourcils froncés et bogoss, un certain charisme aussi. Ne le connaissant pas, Oghassa pense à ce que ça soit un haut gradé « c'est.. c'est pas ce que vous pensez capitaine! ». Puis il lève les yeux vers le haut et joue l'enfant.

« c'est.. c'est pas ce que vous pensez capitaine! », sur ces mots un stress brusque et bref se manifeste chez Oghassa par une légère augmentation de la vitesse de ses pulsations cardiaques, et d'une petite bouffée de chaleur qui s'accompagne de petites plaques au niveau du torse. Il avale sa salive et sa saillante pomme d'Adam laisse échapper son bruitage naturel. L'homme qu'il a en face de lui le lâche, l'aide à le relever et à sa grande surprise, laisse échapper un léger sourire forcé mais amical. Oggy fait semblant de n'avoir rien vu et prend un air d'homme fier très peu crédible, tout en secouant son uniforme plein de terre humide.

C'est mot après mot prononcés par le jeune homme qu'Oghassa comprend en fait que l'étalon qu'il l'avait prit au cou n'était qu'en fait qu'un simple et lambda membre de la garnison, qui se dégourdissait les jambes comme lui a pu le faire quelques heures avant. Aha, tout ce stress et cette appréhension pour ça, comme par magie Oggy se sent d'un coup en confiance. Son collègue, au final, parce que c'est ce qu'il est, lui dit de vite se lever et le menace sinon d'appeler un supérieur, « mais toi t'es d'où? je t'ai jamais vu dans les environs, ni dans le district tout court. », c'est après à peine un vif instant qu'Oghassa l'ait questionné qu'il lâche une imprévisible et incompréhensible gifle sur la joue gauche du jeune homme. Oghassa se barre vite en courant dans les ruelles.