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I - Récemment, plusieurs meurtres ont eu lieu dans l'enceinte du mur Maria. Des témoins disent avoir entendu le son d'une flûte quelques minutes avant l'agression. Coïncidence?
II - En voilà de biens beaux poèmes qui filent dans les recueils et les journaux du mur Sina. Il se dit au détour des ruelles que le nom du poète est inconnu, mais que ses sonnets renferment plus de messages qu'ils ne veulent bien laisser le croire.
III - Il parait qu'un restaurant du mur Rose fait des repas à -50% pour les membres du bataillon... Info ou intox ? L'offre semble néanmoins limitée dans le temps...
IV - On raconte que la Garnison a mis les bouchées doubles pour nettoyer et réparer l'armement des murs des districts de Maria.
V - Il paraît que les soirs de pleine lune, dans l'une des ruelles de Trost, on peut entendre les sanglots d'une femme. Mais lorsqu'on tourne dans la rue pour la rejoindre, ils cessent et la rue est déserte.
VI - Il se dit que des bruits très suspects auraient été entendus dans une vieille maison à l'abandon, du côté de Stohess. Certaines rumeurs disent que la famille qui vivait là a été sauvagement assassinée il y a plusieurs années et qu'ils hanteraient encore les lieux ...
Verset III ;; D'une nuit à l'autre. •• Bébé

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Verset III ;; D'une nuit à l'autre. •• Bébé
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Mar 18 Déc - 23:58
A l'heure sombre du
crépuscule
Une fraîcheur mordante. Tu sens la brise glaciale venir s'engouffrer sous ta cape alors que tu erres. Cette nuit, il y a des retrouvailles que tu connais bien. Une nouvelle nuit sans sommeil. Et tu sais qu'elle t'attends déjà.
Comme un rendez-vous secret.
Une rencontre arrangée dans l'ombre, en silence. Il n'y a plus besoin de mots pour vous retrouver. Plus besoin de le décider. D'en parler. De le prévoir. Tu le sais avant même que la nuit tombe. Avant même que la pénombre recouvre tes traits. Tu soupires longuement alors que tes pieds s'avancent. Se frayant un chemin entre les chevaux, tu te rends vers la cuisine. Étrangement, tu hésites.
Une seconde.
En te souvenant de la dernière fois. De l'alcool et de ses bras. Tu t'arrêtes, levant les yeux au ciel. Alors tu remplis tes poumons d'air en te gratifiant de cette vue qui s'offre à toi. Une vue qui émerveillerait n'importe qui. La vue des étoiles, un tel spectacle est éphémère. Il ne dure qu'une nuit. Il réapparaît cependant la nuit qui suit, mais tu ne sais pas si vous serez toujours là.

Un hasard d'une réalité affligée. Baissant les yeux lentement, tu reprends ton chemin jusqu'aux cuisines. D'une main souple, tu viens pousser la porte d'entrée. Une bougie reste là. Dans un coin du mur, elle patiente en se consumant seule. Quelqu'un est déjà passé il y a peu. Peut-être que quelqu'un est encore là.
Un souvenir.
Alors tu t'engouffres en ces lieux en priant pour ne rencontrer que ses yeux à elle. Prudemment, tu observes les alentours. Personne. Aucun bruit et aucun son. Ce souvenir est déjà reparti. Laissant une main passer ta nuque, tu viens te saisir d'une boisson à l'air lugubre. Tu renifles vaguement avant d'en boire une gorgée. Tu n'as pas peur de crever visiblement.
« Hum... immonde. »
Mais tu le bois quand même alors que tu balances tes pieds dans le vide. Assisse sur le comptoir, tu regardes au sol tout en soupirant.

Cette nuit risque d'être longue alors que le sommeil n'essaye même pas de t'effleurer. Ne tente même pas de te brusquer. Tu fermes les yeux en y repensant. Ce n'est pas tant la personne que le geste en lui-même. Non c'est le geste. Ce geste que tu as eu. Ces mots également.
Irréfléchie.
La solitude est sournoise. Possiblement mortelle aussi. Tu ne sais pas trop comment le voir. Comment l'appréhender. Tu te fous de qui c'est. Le problème c'est ce que tu fais.
« Aaah fait chier ! Juste dors bordel, c'est tellement simple pour les trois quart des gens, c'est quoi le bordel avec ça... »
Tu marmonnes avant de t'allonger sur ledit comptoir. Il y a un bruit soudainement, au loin. Est-ce que c'est elle ?
« Béryl ? »

Tu ne bouges pas, mais tu l'appelles.
J’ai vu tes peurs se cacher près de notre passé. Et laisse-moi seul, laisse-moi loin de tes côtés. Mais oublie-moi, parcours ces flots, efface mes pas...
Pando
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Béryl Exshaw
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Mer 19 Déc - 17:34
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Saucisson

Il y avait deux choix. Non trois. Soit Béryl dormait d’un sommeil agité, soit elle dormait à point fermé (car trop épuisée), soit elle ne dormait pas du tout. Aucun autre choix n’était disponible dans son mode de fonctionnement.
Alors, cette nuit-là, elle s’était retournée encore et encore dans son lit pas vraiment confortable, elle avait changé de position maintes et maintes fois. La tête aux pieds, les pieds à la tête, le corps en défaite. Ses pensées étaient trop désordonnées, trop heureuses, trop tourbillonnantes pour sombrer dans les bras de Morphée.
Elle avait perdu. Pas de repos cette nuit.

« J’ai faim. »  

Plus envie que constatation, elle s’était levée, avait enfilé de quoi ne plus être seulement dans une nuisettede coton – et accessoirement de survivre hors de sa chambre- et hors de ses grosses couvertures -et s’était dirigée vers les cuisines, au rythme d’une musique qu’elle avait dans la tête.
Avec simplement une bougie qu’elle avait allumée un peu plus tôt. Sans même faire un bruit.
Parce que si elle se faisait chopper, elle allait probablement se faire taper sur les doigts.
Et personne n’aime se faire taper sur les doigts.
Surtout quand il y a de la nourriture au bout.

Trop frisquette pour rester dehors, le trajet n’avait pas duré longtemps. Elle posa la bougie là, dans un coin, avant de mener une enquête approfondie sur ce qu’il y aurait au menu du soir.. soir nuit. Elle arpenta la cuisine, ne voyant que des condiments. « Je n’vais pas manger des échalotes quand même... »

Il n’y avait vraiment pas grand-chose.

Bon. Ok. Technique secrète. Aller dans la réserve.

Ses pieds l’y amenèrent presque automatiquement. Elle avait l’habitude de ce trajet. Déjà, cette petite pièce était bien plus accueillante. Un saucisson. Peu raisonnable. Très appétissant. Elle l’emportera avec deux trois fruits, un gros bout de pain. Elle repensa aux pommes de terre de la veille et espéra qu’il en resterait dans l’espèce de four qu’elle avait oublié d’examiner. Elles étaient pas mal du tout.

Puis soudain, brisant le silence de la nuit, elle entendit une voix, qu’elle ne reconnue pas tout de suite. Figée de peur qu’on l’attrape, elle attendit un peu. C’est seulement au mot « bordel » qu’elle reconnut à qui appartenait la voix.. Héhéhé. Tout de suite, ça allait mieux.
Elle ajouta à son butin deux sortes de bouteilles : deux de bières et deux de jus de fruits qui, sans qu’elle ne le veuille, se cognèrent entre elles, faisant un bruit désagréable et strident. « Aaah putain »

Raté pour la surprise. C’est les mains pleines qu’elle passa la porte marron qui donnait sur la cuisine.

« Non, c’est Jean-Michel Titan. »

Max était là, allongée sur le comptoir. Elle avait bu ? Déjà ? Sans elle ? Mauvaise copine.

Béryl s’avança vers elle, tira une espèce de grand tabouret et vient se mettre à côté, sur le bout de comptoir qui restait.

« Qu’est-ce que…. Qu’est-ce que tu bois encore. »

Légèrement dégoutée par l’odeur, elle remplaça le verre posé sur le ventre de la demoiselle par une des bouteilles de jus de fruits qu’elle avait ramené. Heureusement qu’elles n’étaient pas trop grandes.

« Bois ça, c’est mieux. Tu crèveras moins vite. Peut-être. C’est bon pour la santé les jus. »

Elle haussa les épaules, et commença à découper le saucisson finement. C’était meilleur.
Un sourire étira ses lèvres quand elle repensa à cette personne pour la trois cent cinquantième fois de la soirée, bien trop grand, bien trop franc sourire. Elle bouillonnait sur place.

« J’ai tellement de choses à te raconter ! »
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Mer 19 Déc - 18:08
A l'heure sombre du
crépuscule
« Non, c’est Jean-Michel Titan. » 
C'était à prévoir venant d'elle. Il y a un fin sourire amusé qui étire les lèvres gercées et fatiguées. Elles ne s'étirent pas souvent ces derniers temps. Quoique... tu te souvenais avoir sourit pour lui aussi. Un soupire s'étend en silence alors qu'elle vient se saisir de ton verre. S'asseyant sur le morceau de comptoir que tu daignais laisser libre, elle vînt remplacer l'étrange odeur vomissante par du jus. Ce serait probablement plus agréable.
Plus sain.
« Je ne sais pas vraiment ce que c'est. Il traînait là alors j'ai goûté. »
Tu n'avais pas peur de mourir. Encore une fois. Il y avait bien un petit côté suicidaire chez toi quand on voyait avec quelle désinvolture tu pouvais enfiler cette chose dans ton estomac. Heureusement que Béryl était là.
Toujours.

Dans une position lasse, tu restes sur ton comptoir. Allongée comme une larve qui ne peut avoir le loisir de sombrer dans la nuit, tes yeux vinrent rencontrer son regard. D'en bas, tu arrives à voir son enthousiasme nouveau. Son bonheur ?... tu ne sais pas ce qu'il en est.
Ce que c'est.
Jusqu'à l'entendre à nouveau. Ses mots t'arrachent un bref sourire. Un sourire encore. C'est si aisé pour elle de t'en arracher. Ou bien est-ce parce que tu as l'impression de retourner dans le temps ? Tu connais ce regard, ce visage. Parce que tu as vu le même dans les reflets de l'eau.
« Je t'écoute, de quoi s'agit-il cette fois ? Hum... ne dit rien... je connais ce regard. Tu sais pourquoi ? Parce que parfois je le vois sur les jeunes filles devenues soldats. Elles se sont trouvées des dos à fixer en rêvant d'une vie future à leurs côtés... Qui est-ce ? »
Elle bouillonne sur place. Et dans ton errance, tu as la sensation de tanguer. Elle te fait sourire autant qu'elle t'arrache de mauvais souvenirs. Pourtant, tu continues de lui offrir ce regard doux.
Franc.
« Si tu continues à bouillir sur place de la sorte, le comptoir va finir par fondre et s'effondrer, c'est moi qui te le dit. Il est si bien que cela ? Ou elle d'ailleurs... je ne juge pas. »

Homme ou femme. La vie n'est-elle pas trop courte pour juger de cela ? Quand on sait à quel point la mort vous attends au tournant... tu pourrais bien y penser un jour toi aussi. Qui sait. Si l'âme sœur devait en être, tu ne te poserais que peu de question. Vu que tu n'en voudrais pas.
Pessimiste convaincue.
Mais tu te réjouis pour elle. Au fond tout du moins. Parce qu'il vaut mieux mourir en ayant eu quelqu'un à aimer que mourir en se sentant amèrement seule. Tu le sais bien.
« J'espère que cette personne est assez bien pour toi... sinon je m'en occupe dès demain ! »
Tu lui souhaites de ressentir la chaleur. Comme tu as pu l'avoir. L'espace d'un instant. Parce que tu as saisi à quel point c'est réconfortant. Dans cette idée qui te paraît sombre soudainement, tu viens boire une gorgée de ton jus en te redressant. Tes yeux viennent également se poser sur le saucisson qu'elle découpe et sur le reste.
« Ne me dit pas que tu es allée voler la réserve ?... »
En réalité, ça ne te choquerait pas plus que cela venant d'elle et de sa faim légendaire.
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Béryl Exshaw
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Mer 19 Déc - 21:11
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Saucisson


« Voler ? Non… Emprunter… Grapiller peut-être… Non j’ai confisqué ! … Roh ça va. Faut bien se faire plaisir de temps en temps.»

Juste au moins deux nuits par semaines. Quelque chose comme ça.
Fière d’elle-même, elle jeta un sourire, et posa un morceau dans une petite assiette sur le côté pour que son amie le prenne. Elle ne la forcerait pas.

Mais à présent, elle sautillait sur place. Ce n’était pas prévu, mais Max avait déjà tout démasqué. Et clairement, que le comptoir d’effondre, elle n’en avait rien à cirer.

«Sawyer.»

Hystérique, elle posa le couteau, elle cacha son visage dans ses mains et se mis à remuer. Elle gloussa, on aurait dit une adolescente toute…. Beuark.

«Je peux pas croire que ce soit vrai, ça fait des jours que j’ai le cœur GROS, ENORME. Je ne sais même pas comment c’est possible de ressentir une chose pareille… Il est grand, il est gentil… il… alala, il me rend complètement folle ! Si tu savais ce qu’il a fait ! Ce que j’ai fait ! Rien que le premier soir, je te juuuuure on ne dirait pas moi. Qui êtes-vous, qu’avez-vous fait à Béryl !
Je savais même pas qu’on pouvait ressentir un sentiment si… si…. Il est tellement… »


Elle se tût un instant, les yeux brillants.

«J’ai l’impression de mourir de bonheur, à petit feu. J’ai envie de rire, de pleurer. J’ai envie de partager ça, bon pas avec les cons, soit mais…. »

Elle croqua dans un morceau de saucisson, en soupira.

« C’est… Dingue. »
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Pando


Béryl Exshaw
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Jeu 20 Déc - 10:22
A l'heure sombre du
crépuscule
Elle tente de se justifier de son saucisson, de ses boissons et de tout le reste. C'est confisqué pour le moment et tu souris en la regardant. Elle coupe le tout avant de te faire une assiette. À présent assise sur le comptoir, tu viens piquer dedans.
C'est la tienne.
Après tout, elle te le donne, tu le sais.
« Ok ok, c'est confisqué. Alors profitons en pour le moment. »
Un nouveau sourire alors qu'elle continue. Elle te parle de cette personne. De cet homme. Sawyer. Ce prénom te dit vaguement quelque chose. Possible que tu l'ai croisé ou vu de loin. Peut-être que quelqu'un en parlait. Difficile à dire pour l'instant.
Tout est possible.

Elle semble si... joyeuse. Si légère. Si heureuse. Comme si, pendant un instant suspendu, le monde tournait rond. Comme si ce monde était beau soudainement. Elle est scintillante. Brillante. Tu ne sais pas si cela te réconforte ou te fait peur. Tu ne sais pas si tu as envie de sourire ou de soupirer.
Alors tu ne fais rien.
Tu regardes seulement. Écoutant ce qu'elle dit alors que tu bois une nouvelle gorgée de ton jus. Du coin de l'oeil, tu l'observes. Elle piétine presque sur place maintenant. Est-ce que ça donne autant la bougeotte d'aimer quelqu'un ? On dirait une enfant. Une adolescente plutôt. Béryl se montre toujours si mignonne. Bien différente de toi.
Les opposés s'attirent.
Il paraît cependant.
« Tu as l'air très heureuse... dis moi tout. Tu as embrassé ce Sawyer dès le premier jour c'est ça ? Qu'est-ce que tu as fait hein ? C'est ça, non ? »
Tu as envie de la taquiner un peu alors qu'elle se cache avant de manger. Elle s'échappe, mais tu restes sur le sujet. Parce que tu as envie d'en voir plus. De profiter plus longtemps de sa gaieté.
« Donc c'est un monsieur grand, gentil. J'imagine qu'il est beau aussi ? Que fait-il dans la vie ? »

Tu espères au moins qu'elle a eu le temps de lui demander. De poser des questions sur lui. Pour le retrouver ou savoir où le trouver. Pour que ce ne soit pas qu'un souvenir.
Perdu.
« Pourquoi tu as envie de pleurer ? C'est un peu étrange, non ? »
C'est ce qui te fait tilter dans tout cela. Elle ne parle que de sentiments dit joyeux alors pourquoi pleurer ? Est-ce que quelque chose l'ennuie peut être. Ou bien elle souhaite pleurer de joie de l'avoir croisé. Tu ne sais pas.
Incompréhensible.
Sûrement pour toi en tout cas.
« Moi aussi... j'ai fais quelque chose qui ne me ressemble pas. C'est sûrement la saison pour le coup. »
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Jeu 20 Déc - 17:41
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Couteau

Elle mâche rapidement, puis prend un autre bout de saucisson, qu’elle accompagne d’un morceau de pain.

« Attends attends, faut que ch’te raconte tout… »

Elle vide sa bouche d’un coup de bière bien fraiche.

« J’étais en train de lire, assise sur la fontaine, t’sais le lire dont je t’avais parlé là, les stratégies militaires. Donc je le lisais. Et il vient comme ça, et il me dit « Ce n’est pas un peu trop triste pour une jeune fille » Et puis on a commencé et tout, ET OUI, il est tellement BEAU. Donc on commence à papoter et tout il me demande ce que je fais, j’lui dis que je suis dans le bataillon et la… »

Suspense.

« Il me dit qu’il était dans les Brigades, alors j’ai un peu fait la tête, mais on a discuté et c’est devenu un peu plus… Oyoyo. »

Elle commence à éplucher un fruit après avoir fini de mimer son récit.

« Et puis il me dit qu’il va me faire visiter Sina. J’ai eu peur, j’avais envie mais j’ai eu peur, alors je suis partie. Heureusement que je lui avais indiqué la taverne…. Donc après, j’suis allée à la taverne pour noyer ma peine, quelle conne d’être partie, j’pensais plus le voir alors qu’il me tournait dans la tête. EH BAH TU SAIS QUOI. IL ETAIT LA. AVANT MOI. Il est venu comme ça pop pop pop, il s’est assis, et LA. ET LA. L’alcool a bien fait son effet. »

Encore de la bière.

« Au moment où il allait partir, il s’est retourné, il est revenu vers moi et il m’a prise par le menton et. Il m’a demandé la permission de m’embrasser… »

Elle glousse.

«  J’n’ai pas répondu. JE L’AI EMBRASSE. COMME CA. Olalalaala. Puis après, voilà il s’est passé d’autres choses après mais bon… »

Elle hausse les épaules. Son entrain tombe un peu.

« Pourquoi j’ai envie de pleurer ? ... »

Elle prend son temps. Elle réfléchit à ses mots.

« Parce que c’est bien trop beau pour mes yeux, pour mon cœur. J’ai tellement eu l’impression de mourir, j’ai tellement eu l’impression d’être néfaste que je me demande comment est-ce que j’aurais le droit d’éprouver un tel bonheur, une telle envie de vivre… »

Elle secoue la tête. Ce n’était pas le moment de repenser à tout ça. Elle se frappe les joues, le couteau toujours dans une main et met un énorme morceau de fruit dans sa bouche.

Comme si combler son estomac pouvait combler ce petit creux dans son cœur.

Elle s’arrête net. Son entrain était revenu aux mots de son amie. Elle se lève d’un coup, et trépigne sur place à côté de Max, la bouche encore pleine.

« ATTENDS QUOI ? OH TOI, OH TOI, T’AS BU J’CHUIS CHURE ! »
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Béryl Exshaw
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Ven 21 Déc - 15:12
A l'heure sombre du
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Son entrain. Peut-être qu'il pourrait devenir contagieux dans le futur. Plus tes orbes jaunâtres l'observent, plus tu le sens. Ce sentiment de sérénité. Étrangement, elle te rends sereine. Tu te complais dans son bonheur à elle. L'espace d'un instant, d'une brève seconde en suspend. Elle s'élance d'un long récit. Tes expressions changent régulièrement. Tu passes d'un bref sourire à une mine perplexe voir blasée. Son histoire est tel un comte de fée un peu barré.
Exagéré peut être.
Ça ne reste pas plus improbable que tu ce que tu as fais, sûrement. Alors tu ne juges pas, tu l'écoutes simplement avant de le remarquer. Cette légère pointe de culpabilité. Une culpabilité qu'elle ne devrait pas ressentir. Parce qu'elle n'est pas justifiée. Tu sais que c'est simple à dire.
À penser.
Tu sais aussi que c'est dur de s'y fixer. D'y croire. De vivre avec. Tu n'étais pas là quand cet homme est mort. Tu avais déjà ta place à l'arrière, Max. Pour autant, tu n'es pas passée loin d'eux ce jour-là. Alors tu l'as vu. Ce cadavre et cette jeune recrue. C'est un souvenir semblable à d'autres, malheureusement. Tu as déjà vu des soldats pleurer sur le cadavre d'un autre en plein chemin. Tu as déjà vu des chevaux écraser le corps de quelqu'un d'autres également.
C'est les aléas d'une guerre.

Tendrement, tu viens poser une main sur sa tête. Juste une brève seconde parce qu'elle se lève déjà pour trépigner. Une main fébrile vient passer ta crinière d'ébène. Tu n'aurais pas dû dire cela.
« Oui j'ai bu... pour une fois, je me sentais d'évacuer tout cela dans l'alcool. Sauf que je n'étais pas seule. J'imagine que seule, je ne l'aurais pas fait. Comme je ne le fais jamais en temps normal. Ne pas dormir, ne pas pouvoir en tout cas, peux vite entraîner des événements très étranges. »
Des secondes folles. Qui ne peuvent être comprises ou interprétés. Qui sont seulement le fruit d'une humanité perturbée. Tout simplement. Ce sont des instants de faiblesse, rien de plus.
Rien de moins.
Grattant légèrement ton cuir chevelu, tu finis par reprendre un morceau de saucisson. Une gorgée également. Avant de te tourner vers elle. Toujours assisse, tes pieds se promènent dans le vide.
« Avoir le droit ou non, c'est un concept. Une idée de l'humain, rien de plus. Regarde les criminels... si tu demandes, ils te diront qu'ils ont le droit d'être heureux. Pour autant la plupart des gens penseraient que non, ils n'en pas le droit après tout ce qu'ils ont fait... Tu vois ? Tu es quelqu'un de bien, Béryl. Alors ce bonheur, t'y as le droit, ok ? »

Tu tentes vainement. Non, tu ne tente rien en réalité, tu dis seulement ce que tu veux. Ce que tu penses. Comme à chaque fois. Comme toujours.
Immuable.
Tu ne changes jamais ou très peu. La preuve en est que ce sourire qui s'affiche est fin. Presque imperceptible comme à chaque fois.
« Bien, reprenons. Donc vous vous êtes embrassés et ? Il est partit c'est ça ? Quand est-ce que vous allez vous revoir ? Est-ce que tu sais ce qu'il fait exactement pour les brigades ? »
En y pensant, tu espères simplement que ce ne soit pas un des corrompus des brigades. Ce sont des rumeurs, mais tu doutes qu'elle soit totalement infondée...
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Dim 23 Déc - 15:28
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Elle l’écouta tout en continuant de mâcher son fruit.

« Mh… mh…  »

Il faut bien avouer que le bleue ne s’attendait pas à une réponse aussi ouverte. Elle se rassied. Mais quelque chose lui tiqua le cœur.

« Je suis curieuse. Qui a réussi à te faire boire alors que moi-même, je dois t’enfoncer les bouteilles au fond de la gorge pour que tu boives avec moi ? »

Bien évidemment, elle ne le faisait et ferait pas.
Oui, il y avait certainement une pointe de jalousie dans sa voix, mais elle la balaya d’un coup de main. Elle savait que ce n’était pas quelque chose de bien, ce sentiment. Mais elle ne pouvait pas s’en empêcher. C’était plus fort qu’elle.

Et puis, Max reprit la parole. « Le bonheur, tu y as le droit. » Ouais. Bof. Béryl haussa les épaules, plus que mitigée. Elle posa son couteau et s’essuya les mains.

« Tous les criminels ne te répondront pas qu’ils ont le droit d’être heureux. J’en suis la preuve vivante. Ce n’était pas la situation, c’est moi, mon égoïsme qui l’a…. Comment pourrais-je même en rêver, de ce bonheur, alors que j’ai anéanti l’avenir et le rêve de quelqu’un ? »

Question rhétorique, elle n’en attendait pas de réponse. Elle prit un morceau de saucisson.

La conversation revint sur Sawyer, ce qui ne manqua pas de faire sourire Béryl de nouveau. Elle comprenait sans comprendre. Trente secondes auparavant elle était là à douter de son propre bonheur, et la voila de nouveau trépignante. Comme un poisson dans l’eau. Mais… elle était quand moins enthousiaste.

« Ensuite oui, il est repartis. Mais…  »

Elle prit quelques secondes pour préparer son récit mentalement, et accessoirement terminer sa bouche. Elle passa ses cheveux détachés sur le côté pour les lisser machinalement.

« Tu sais, pendant mes deux jours de perm’, je suis allée à Stohess. Pour m’acheter des fringues pour le tridi, entre autres. Et… Je l’ai croisé, alors qu’il était en service… Il m’a embarqué dans sa course contre un espèce de caniche, tu l’aurais vu, sa tête… C’était à mourir de rire.  Après on est allé chez lui… le temps qu’il… se change. Et on est allé au restaurant… »

Joues cramoisies. Si bien que Max avait certainement dû le remarquer même avec le peu de lumière. Elle avait repensé à ce baiser, dans la rue… puis celui chez lui…

Elle prit une nouvelle part de son fruit, qu’elle engouffra dans sa bouche, en détournant le regard.

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Béryl Exshaw
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Jeu 27 Déc - 15:30
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Il y a de l'hésitation. Une brève hésitation quant à la réponse à fournir. Tu ne sais pas s'il est vraiment nécessaire de parler de lui. De tout cela. Mais tu sens qu'elle a envie de savoir. De cette pointe que tu entends dans le fond de sa voix. Que tu ne reconnais pas.
Ce sentiment.
Tu l'entends, mais tu ne le relie à rien. Ce sentiment est obscure, mais parce qu'il résonne, tu soupires. Un bref soupire avant de passer une main dans ta crinière. Tu reprends une gorgée, réfléchissant un instant. Il n'y a rien de spécial à en parler. Bien que tu crois avoir entendu certaine choses. Concernant Béryl notamment. L'observant une seconde, tu finis par soupirer une nouvelle fois.
« Il s'agit du caporal. Le Caporal Hodgen. Je ne sais pas pourquoi je me suis mise à boire. Probablement parce qu'il m'a conseillé de prendre un verre... J'imagine qu'à ce moment-là ça aurait pu être n'importe qui... En attendant, je me demande ce que je vais faire alors qu'il m'a porté jusqu'à un lit après... Ah la loose. »

Une nouvelle fois, ce n'est pas tant la personne que le geste. Ce geste et ces actions. Tu y repenses en te demandant pourquoi. En sachant la réponse au fond déjà. Esquivant le sujet pour passer à ton amie. Tu l'écoutes en mangeant une tranche de saucisson.
Les criminels.
Ce n'est sûrement pas un sujet à traiter. Les émotions et les regrets sont assimilés différemment selon les gens. Trop de différences pour comprendre. Pour gérer de la même façon. Tu n'es pas de taille à l'aider. Elle ne peut le faire que par elle-même. Alors tu hoches seulement la tête, écoutant la suite. Un bref sourire prend tes lèvres. Plus elle parle de lui.
Plus elle rougit.
Elle devient cramoisie et tu arques un sourcil. Taquin.
« Chez lui hein... Vous êtes rapides dis donc ! »
Tu te doutes. Que rien n'est arrivé. Connaissant un peu Béryl, tu penses bien qu'ils se sont embrassés. Rien de plus. Quoique les choses peuvent rapidement évoluer. Parfois. Elle semble si... heureuse. Si enjouée. Il y a un petit doute.
« Comment était la nourriture ? »

Aucun sous-entendu, mais au vu du ton de ta voix, on pourrait se poser des questions. Tu cherches. Tu piques. De sous-entendus cachés au fond de tes yeux malicieux. C'est amusant. De passer une heure ou deux à regarder son bonheur sur ses traits.
C'est rassurant.
De voir qu'elle vit. Avec ce monde qui tend à tuer l'humanité prématurément, ça fait du bien. De parler de sentiments si sains.
« Quand est-ce que tu as prévue de revoir ce monsieur Sawyer ? En étant des brigades ça doit être compliqué de se voir. Il faut faire du chemin en tout cas. »
J’ai vu tes peurs se cacher près de notre passé. Et laisse-moi seul, laisse-moi loin de tes côtés. Mais oublie-moi, parcours ces flots, efface mes pas...
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ft. : Matsuura Kanan
Pts : 479
Dim 6 Jan - 16:40

D’une nuit à l’autre★ Max & Béryl
(Music)


Une gorgée de bière. Longue, elle termina sa bouteille. Finalement, Béryl n’aurait pas dû poser la question.

« - Oh, le caporal… »

Ça lui fit l’effet d’une baffe, bien sonore. Sans le vouloir même, elle se recroquevilla sur son assise. Les souvenirs étaient encore une fois douloureux. Mais elle se sentait honteuse à ce moment précis. Honteuse d’avoir été jeté hors de l’escouade, honteuse d’avoir demandé, honteuse d’être encore en vie. Elle détourna le regard, alors qu’elle prononçait dans un murmure.

« - C’est quelqu’un de bien, le caporal. »

Ce qui était vrai, elle le pensait sincèrement, du moins sur le plan décisions dans son travail. Elle ne le connaissait pas personnellement alors elle ne pouvait juger plus que ça.
Et puis elle prit conscience de ce qui sorti de la bouche de max après. Portée jusqu’au lit ? hoho.
Mais la brune demandait déjà plus de précision concernant ton rendez-vous avec Sawyer.

« - Oui enfin, bon. On n’a rien fait hein ! et….  C’était très bon ! »

Elle savait le double sens, elle ne pouvait le nier, et pourtant elle avait sauté dedans à pieds joints. Elle voyait bien ces yeux jaunes taquins, et ça ne l’empêcha pas de rougir encore une fois.

« - J’espère pouvoir l’inviter au festival. Après c’est compliqué, il habite à Stohess, moi ici… Je ne vois pas comment on pourrait entretenir une relation à distance, comme ça. J’ai confiance en lui, je ne dis pas mais…. Ça me parait tellement difficile… Attends, je vais reprendre une ou deux bières, il faut au moins ça. »

Elle se leva pour disparaitre rapidement dans la porte de la réserve, et revint rapidement avec deux nouvelles petites bouteilles pleines. Elle ouvrit les deux, et en tendit une à Max.

« - On soigne le mal, par le mal ! »

Elle prit elle-même une nouvelle gorgée.

« - Pour le Caporal… Agis normalement. Il t’a juste aidé. Ce n’est pas comme si tu lui avais sauté dessus, rouler une grosse galoche ou je ne sais quoi. C’est un échange de bons procédés, tu viens boire avec lui, il te ramène, rien de plus. »

Elle regrettait un peu de l’avoir piqué tout à l’heure de par sa jalousie. C’était déplacé, complètement. Max n’était pas du genre à suivre le premier venu et encore moins dans une taverne. Enfin, c’est ce que pensait Béryl.

« - Mais tu devais être vraiment dans un sale état pour aller boire comme ça. »



Béryl Exshaw
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